jeudi 30 septembre 2010

Noir comme polar

Les crocs
 
27-09-2010
 
Sophie Di Ricci
Moi comme les chiens

 
 
Un jour son père annonce à Willy que "maman et moi on voudrait s’acheter un mobile home". Willy décide qu’il est temps de partir. Il devient Alan, Rimbaud des H&M, Converse, jean slim, coke et t-shirt rock. Il veut partir à Montréal devenir disquaire, monter un groupe de rock aussi. En attendant, il zone de mecs en mecs, claque le peu d’argent qu’il gagne en disques, traîne sur le boulevard avec Mickey et Bouboule, deux paumés qui tapinent pour se payer leurs doses, accepte quelques passes en attendant le gros lot. Et il y a ce type étrange, planqué tous les soirs dans sa Peugeot qui les observe. Alan surtout. Il paraît qu’il est riche, armé, dangereux, peut-être un ancien bandit, un tueur à gages sûrement. "Hibou". Qui intervient le soir où Alan se fait agresser par un micheton. Une rencontre, pleine de silence et de violence qui ne dit pas s’ils feront ensemble autre chose que baiser et mourir. Moi comme les chiens "c’est une histoire de mecs, entre mecs" écrit par une fille, un récit assez juste sur la dérive, le désœuvrement des paumés, la peur des camés, la marchandisation du désir, rythmé par des chapitres accordés, courts au point de rendre toute projection impossible et de ne laisser d’autre choix que l’instant, en zigzag.

Clémentine Thiebault

Coup de coeur Black Novel

« Attention coup de coeur ! J’avais besoin d’un roman noir, allez savoir pourquoi ? Après avoir lu quelques best sellers très formatés mais néanmoins intéressants, le premier roman de Sophie Di Ricci me tendait les bras … les pages. »

« Ce livre m’a envoûté, m’a remué, m’a emporté, m’a ému, m’a secoué. Vous vous doutez que le sujet m’impose de vous avertir que certaines scènes sont explicites et donc à ne pas mettre entre toutes les mains. Mais Sophie Di Ricci fait preuve d’une maîtrise impressionnante tout au long de son histoire. Je viens de découvrir un nouvel auteur, son livre est grand, son livre est fort, son livre est à lire, et il mérite un grand coup de coeur. »

Pierre Faverolle

Lire l’intégralité de la chronique sur :
http://black-novel.over-blog.com

vendredi 24 septembre 2010

Candide dans les bas-fonds, lelitteraire.com

Par François Xavier, le 24 septembre 2010
« Faîtes le détour, fuyez les têtes de gondoles et le dernier Nothomb pour vous ouvrir à de nouvelles sensations, à une langue forte qui ose marier vaticiner et enculer sous une même couverture, dans une suite de courts chapitres titrés qui vous happent finalement, dans une syntaxe profondément humaine. Car l’homme est né de la boue, non d’un chou… »
lire le reste de l’article

lundi 20 septembre 2010

Les cailleras ne sont pas de mauvais anges- série littéraire urbaine

http://lesangesshabillentencaillera.fr/
Pour patienter jusqu'à la sortie des "Anges s'habillent en caillera" en janvier 2011, retrouvez chaque semaine les aventures de Sofiane, le cousin du Marseillais, dans la série littéraire urbaine "Les cailleras ne sont pas de mauvais anges", tous les lundis jusqu'à la parution du roman.

lundi 6 septembre 2010

Entretien de Sophie Di Ricci avec Les petits papiers de Mademoiselle

Lundi 6 septembre 2010 1 06 /09 /2010 07:00
Cette semaine, à l'occasion de la rentrée littéraire, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent chaque jour un auteur publiant son premier roman. La série "Première rentrée littéraire" débute aujourd'hui avec Sophie Di Ricci. Née en 1983, Sophie a grandi à Villeurbanne et réside à Lyon. Elle n’a pas fait d’études supérieures. Après avoir passé deux ans à Montréal et s'être mariée à Las Vegas elle vit aujourd’hui de petits boulots. Moi comme les chiens, édité chez Moisson Rouge, sortira le 23 septembre.
 
 

Qu’est-ce qui vous a donné l'envie d’écrire ?
J'ai toujours voulu raconter des histoires. Avant de savoir lire et écrire, je dessinais. Pendant mon enfance, je me suis intéressée à tous les moyens narratifs : l'écriture, la bande dessinée, le cinéma, le jeu vidéo... Il s'est avéré très vite que l'écriture était le médium le plus efficace, le plus rapide et le moins coûteux. C'est aussi un des rares « arts » où aucun diplôme n'est nécessaire. On peut tout à fait apprendre en autodidacte. Et puis, écrire ne coûte pas cher. Il suffit d'un ordinateur, voire d'un papier et d'un crayon. L'auteur est seul. Il ne rencontre pas de contraintes budgétaires ou hiérarchiques. Libre à lui de retranscrire, par l'écriture, un univers qui exigerait des budgets pharaoniques au cinéma. Il tient là un avantage – une certaine liberté – mais aussi un inconvénient. Ecrire est une expédition en solitaire. L'absence de compagnons, collègues, soutiens, dans le processus de création, est parfois très pesante...
 
Pourquoi avoir choisi le genre du roman noir ?
Avant qu'un éditeur ne me le dise, je ne savais absolument pas quel genre j'écrivais. Je connaissais assez mal cette littérature. Aujourd'hui encore, je suis loin d'être une spécialiste du noir. Je n'en lis pas énormément, j'évite les intrigues à enquête, je crains les scènes de violence et de meurtre. Elles m'impressionnent plus qu'au cinéma. Quand j'ai passé la journée à rédiger une exécution sommaire, je n'ai pas très envie de retrouver ça le soir, quand je lis au plumard. En vérité, plus qu'un choix, le roman noir s'est imposé à moi. Je voulais écrire des histoires avec de la violence, des armes, des règlements de comptes. J'aime les films de yakuzas, j'aime beaucoup aussi les Scorsese noirs, et les westerns. Jusqu'à présent, je n'avais jamais lu de livres où l'on retrouvait tout ce qui me fascinait dans ces films. Je voulais raconter ce genre d'histoire à travers des personnages de mon âge, de ma génération. Pour être sincère, je ne suis pas très innovante, je me contente de transposer.
 
Dans Moi comme les chiens, les protagonistes sont des hommes, est-ce un choix délibéré ?
Délibéré, oui, dans le sens où je ne prends pas de plaisir, pour l'instant, à développer des personnages féminins. Moi comme les chiens comporte quand même deux ou trois nanas, mais, il est vrai, cantonnées à des « rôles » secondaires. J'ai toujours voulu être un homme, j'apprécie leur compagnie. Les personnages masculins me permettent de pouvoir me travestir comme je l'entends. Si je ne peux pas me transformer quand j'écris, je m'ennuie.
 
Dans quelle mesure vous êtes-vous inspirée de votre vie ?
Les thèmes que j'aborde sont relativement universels, à mon avis. Le thème du roman que l'on retient est la prostitution (masculine). Voire la drogue. Je pense cependant que tout un chacun peut s'y reconnaître. Qui n'a pas expérimenté ce qu'est l'exploitation de l'homme par l'homme, ou la domination du plus fort, du plus riche ? La prostitution et la drogue s'en distinguent simplement par leur mécanisme patent : l'exploitation de l'être humain y est mise à nu. Il n'y a pas d'atours, ni de déguisement. En quelque sorte, c'est le brutal retour du refoulé. De même pour la question de l'adolescence, du passage à l'âge adulte, que transporte le personnage d'Alan, un tout jeune homme de vingt ans. Ce pourrait être mon histoire comme celle de n'importe qui. La volonté d'intégration du sujet dans la Cité est un parcours ordinaire. Même si le parcours de mon personnage est difficile.
 
« Moi comme les chiens, j’éprouve le besoin de l’infini » est une citation du Comte de Lautréamont, quels sont les auteurs qui vous ont influencée ?
Lautréamont n'en fait pas forcément partie ! Je crois qu'un auteur est influencé par toutes ses lectures, depuis l'entrefilet du journal gratuit qu'on lit dans le métro, jusqu'au grand choc littéraire qu'on se prend en pleine gueule. Après, il est très difficile de savoir où, quand, comment, ces choses ont trouvé leur répercussion dans ce qu'on écrit. Dans un récent entretien (pour le site Babelio), on m'a demandé quels étaient les livres qui m'avaient donné envie d'écrire. J'ai cité les histoires que ma mère me lisait, dans ma petite enfance. J'avais oublié les albums d'Ernest et Célestine, qui me sont tout à coup revenus. J'en ai alors relu, et, pour ma part en tout cas, je retrouve beaucoup de thèmes présents dans Moi comme les chiens. Ces bouquins m'ont positivement traumatisée. Alors, oui, Moi comme les chiens fait un album d'Ernest et Célestine un peu trash...
Pour les influences dont je suis consciente, ce sont surtout des films. Quand je me lance dans un projet, je préfère penser « tel film était génial, je vais écrire un truc dans la lignée, car je n'ai jamais vu ça dans un bouquin ». Je me sens plus libre. J'ai moins le sentiment de plagier.
 
Dans quelles conditions écrivez-vous ?
J'écris le jour, puisque, étant salariée, je dois me lever tôt le matin ! Et le soir, je suis bien trop fatiguée. L'idéal est d'écrire le matin, à partir de huit heures. Mon esprit est frais, vierge, dispos. La durée de mes séances de travail est très variable. Cela peut prendre deux heures comme cinq ou six heures. Je n'écoute jamais de musique quand j'écris. Le bruit de la rue, des voitures, ne me dérange pas. Mon appartement est petit, et mon « bureau » se trouve dans le salon. J'y suis très bien. Je fume beaucoup. Les seules choses dont j'ai besoin pour écrire, c'est du calme, une bonne nuit de sommeil, mon ordinateur et mes cigarettes. Je suis incapable d'écrire sur du papier. Tous ceux qui frappent au kilomètre comprendront aisément !
 
Avez-vous un autre roman en préparation ? Et si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?
Je travaille actuellement sur un nouveau texte. Quant à dire si cela aboutira à un roman, je n'en sais rien. Les faux départs, ça existe, malheureusement. Par superstition, je ne parle à personne de mes travaux en cours, pas même à mon mari...

Merci Sophie.

jeudi 2 septembre 2010

Rentrée littéraire, Sophie Di Ricci dans l'ARALD