lundi 22 décembre 2008

Trève des confiseurs

Angel de la Calle, co-organisateur de la Semana Negra, nous transmet cette carte de voeux, rouge, noire et sexy, dont il aurait été dommage de vous priver. Rendez-vous à la rentrée avec "Aux trousses du Rasta gangster", le feuilleton de Thierry Marignac. Et en attendant...

... l'équipe de Moisson rouge vous souhaite d'excellentes fêtes de fin d'années.

mardi 9 décembre 2008

Café Crimes

Marc Fernandez et Jean-Christophe Rampal sont invités à s'exprimer sur leur sujet fétiche, les disparues de Ciudad Juarez, sur lesquels ils ont écrit un (très bon) livre (La ville qui tue les femmes, Hachette Littératures, 2005), aujourd'hui à 14 heures chez Jacques Pradel (oui, celui-là... Perdu de... Enfin Jacques Pradel, quoi), sur Europe 1. On en profite pour signaler la sortie de leur premier roman, Narco Football Club, le 11 décembre, chez Moisson Rouge.




Jour de finale de la Copa Libertadores qui couronne le club de foot champion d’Amérique du Sud. Les deux équipes rivales de la frontière, les Chacals et les Coyotes, s’affrontent pour la première fois à ce niveau de la compétition. Quelques heures avant le match, l’entraîneur des Chacals est retrouvé assassiné à plusieurs centaines de kilomètres du stade. De quoi rendre explosive l’ambiance de la ville et déchaîner la folie des supporters ultras et des narcos des deux bords. Pour faire face à cette situation de crise, on doit faire appel à l’unité d’élite de la police, les Jaguars, dirigée par l’incorruptible Cauthémoc Bolivar, qui débarque dans une capitale en état de siège. Présidents véreux, tueurs à gages à la solde des puissants cartels de la drogue, matchs et paris truqués, joueurs achetés, corruption à tous les étages : entre l’Amérique du Sud et l’Europe, Narco Football Club narre une saison de foot particulière sur fond de blanchiment d’argent et de trafic de drogue. À l’heure du foot business, ce roman plonge dans les coulisses et les bas-fonds du sport roi.

Piqûre de rappel

Bientôt Noël et vous n'avez pas fait vos courses? Foncez vendredi 12 à la Terrasse de Gutenberg (9 rue Emilio Castelar 75012) acheter Un ange sans elle, de Serguei Dounovetz, et/ou Marche de nuit sans lune, d'Abdel Hafed Benotman. Les deux lascars discuteront avec Hervé Delouche et on pourra probablement boire des coups (et il est également possible que la jeune femme de la couverture soit présente). C'est à partir de 19 heures.

mercredi 3 décembre 2008

Déflation radicale, par Kriss Vilà, écrivain punk maison

(Encore une victime de Wall Street, trader tombé dans la débine, qui fume pour oublier, au local du WHITE SPIRIT FLASH CLUB !)

—En exclu, de notre correspondant reporter de l'International Junkie Tribune, Kriss Vilà,
auteur de SANG FUTUR, (DTV 1977, Moisson Rouge, 2008) ROMAN PUNK disponible ici.

Et Moisson rouge continue à repomper les chroniques de son auteur punk préféré, à suivre sur son blog et celui de Thierry Marignac.

LOL
Dickkie’s routine
(traduit du ricane par El Coco Kif assisté de la très androgyne Sara)

Coco Kid est sur le canapé avec Sara en mode lover. Momort le White est effondré dans un coin, il s’en est sniffé un litre. Dickkie arrive et renverse un sac G20 sur la table. Bruit composite mou et métallique des billets et des pièces. Il pousse les deux autres, se pose et commence à tirer un rail, regard façon groupe terroriste d’ultragauche.
— Putain kid j’ai TROP les nerfs.
— Y’a quoi Dickkie : plus de monnaie pour payer ta dope ? lol !
— Attends, tu vas pas te mettre à dire lol à tous les coins de phrases.
— Euh… Xcuse-moi ça m’a échappé… lol, mdr.
— Putain, t’es grave kid. On te parle de trucs sérieux et tu fais ton tintin.
— Bon, vas-y, enchaîne : c’est quoi ton problème ?
— Y’a que tout à l’heure, j’ai besoin de fraîche, j’vais à la banque, j’arrive devant la caissière, j’y plante mon pushka dans la bouche, j’y demande l’oseille et là, mec, elle se met à chialer.
— Ben… Fa t’apprendra à faire pfeur aux pfauv’zempfloyées de bfanque !
— Arrête tes conneries Sara, suce et tais-toi. Donc, elle se met à pleurer sa mère et à faire mmm mmm, j’y enlève le gun du bec et tu sais ce qu’elle me dit ?
— A dit quoi ?
— Vous êtes le troisième depuis ce matin, a dit... Mais c’est pas la peine… je suis obligée de vous répondre comme aux deux autres : y’a plus rien à braquer, les caisses sont vides.
— Le banquier est passé avant toi ?
— Même pas mec : l’argent n’existe plus. Il s’est volatilisé, t’as compris ?
— Mec, je sais pas à quoi tu carbures, mais j’ai une faiblesse, là : l’argent n’existe plus, on a GAGNÉ ?
— Nan man, sors de ta vape c’est la GRoSSe crise on te dit.
— Mmm mmm, mmm mmm ’ien !
— A dit quoi encore l’anale philosophique ?
— Elle dit que l’argent est comme la came : le soir y’en a un gros tas, le lendemain y’a plus rien.
— Bon vas-y au G20 ils en avaient encore un peu. J’leur ai fait vider les caisses fissa, j’ai tout pris même les fonds de caisse et je m’suis tiré.
Momort entrouvre un œil couleur glauque.
— Wef Dickk là t’en fais quoi d’la caillasse ? Tu vas la fixer ton oseille ? Rhmf ! hmf hmf !
— Ça te fait marrer le tordu ? Nan, mec, c’t oseille, je l’ai pris pour voir si c’est vrai. J’ai touché un speed ukrainien et je vais guetter ce tas de fric toute la nuit et voir si c’est vrai et si il s’évapore vraiment, le putain de dieu de blé !

© Kriss Vilà

jeudi 27 novembre 2008

Kriss Vilà : en bloc (par Antoine Chainas)

De Kriss Vilà (autrement dit Christian Vilà) je connaissais les romans gores de Fleuve Noir, signés pour Daniel Riche, romans qui ne m'avaient guère convaincu, l'esprit punk étant probablement trop proche de celui du gore pour que le mélange soit satisfaisant. Mais bon, le gus avait à son actif un essai sur Burroughs, une collaboration d'anthologie avec Joël Houssin, et des billets magnifiquement jouissifs dans le blog d'un autre enragé, l'ami Thierry Marignac (allez y jeter un coup d'oeil, ça vaut le détour), il ne pouvait donc pas être si mauvais que cela. Et j'ai été bien chanceux de ne pas m'arrêter aux Gores ou aux collaborations télévisuelles de l'énergumène (la télé, pas très punk, tout ça), car il m'a été ainsi loisible de lire un bouquin que Moisson Rouge — jeune maison d'édition très avisée placée sous la houlette de Judith Vernant — a eu la très bonne, l'excellente, que dis-je, la foudroyante idée de rééditer. Dans ce livre, rédigé en 77, en plein dans la tourmente punk, avant que tout cela, comme toutes les utopies — y compris les utopies contre-utopistes —, se barre en couille, avant qu'Elli Medeiros ne s'enfile des poissons entre les jambes, avant que Kent ne produise des "crottes de bic" (sic), avant qu'Etienne Daho ne devienne... Etienne Daho, eh bien Kriss Vilà restituait à la perfection l'état d'esprit d'une mouvance qui manque cruellement aujourd'hui.
Pour vous donner une idée, tentons une expérience à la Ballard : remplaçons le gros mot "punk" par le gros mot "littérature" et prenons un extrait de Sang Futur :
"[Littérature] ne veut rien ne cherche pas de Solution n'essaye pas d'être comprise vous comprenez... ne se reconnaît pas de porte-parole ne négocie pas son plaisir hurle et rote roule des pelles ne s'aime pas n'aime personne vous vomis épingle à nourrice plantée dans la lèvre broche de métal fichée dans la paroi nasale pour rien le plaisir la Sensation s'évanouir la douleur le Sang la Sensation."
Voilà ce que ce bouquin représente, ou aurait pu représenter (il est passé quasiment inaperçu à sa sortie) ou devrait représenter à l'heure actuelle ou représentera peut-être demain si les enfants des masses laborieuses ont la force de se réveiller. Tout y fait sens (ou absence de sens, justement), tout concourt au même objectif (ou absence d'objectif) : texte, ponctuation, narration, illustration... Il n'y a aucune beauté, aucun encouragement ni position morale, il n'y a que le pouvoir des mots, tendus, en bloc, à l'énergie, au flash. Une puissance nihiliste brève comme un fix qui ne s'est pas reproduite depuis (sauf de manière sporadique et marginale avec des gens comme Nada ou Stewart Home, grâce leur soit rendue) mais que Moisson Rouge ressuscite avec un courage exemplaire. Car la contestation est radicale, elle ne souffre aucune idéologie, se suffit à elle-même, se mutile avec un rictus mauvais, sachant qu'après elle, il ne restera rien. Rien. Et l'amputation nous renvoie rétrospectivement, avec la vigueur d'un membre fantôme qui continue de brûler, à ce qui manque dans la littérature contemporaire : une écriture strictement individuelle, urgente et vitale qui, par ces caractères, justement, est mieux armée qu'une autre pour non pas survivre, mais "exister". Une écriture en dehors de tous les canons, en dehors de tout impératif commercial, en dehors des genres, une écriture qui "est" sans autre raison ni but qu'elle-même. Merci Moisson Rouge. Merci Kriss Vilà. Le no futur est mort. Longue vie au no futur.

Antoine Chainas

lundi 24 novembre 2008

Signatures



















Les éditions Moisson rouge et Rivages organisent une signature-débat avec Serguei Dounovetz et Abdel Hafed Benotman, animé par Hervé Delouche, à la librairie La Terrasse de Gutenberg, le vendredi 12 décembre à partir de 18 heures 30.

L'adresse: 9 rue Emilio Castelar Paris 12e
Renseignements auprès de Moisson rouge ou de la librairie (01 43 07 42 15).
Et évidemment, venez nombreux...

vendredi 21 novembre 2008

Dancing Vamping dans le sud

jeudi 13 novembre 2008

Noir sur la ville, Lamballe


José Ovejero, l'auteur des Vies parallèles, le premier livre des éditions Moisson rouge (presque un an déjà...), sera présent au festival Noir sur la ville, de Lamballe, le samedi 15 novembre, pour un débat et une signature.

On y croisera aussi, dixit le site du festival, une quarantaine d'auteurs et de spécialistes du roman noir...

Bientôt d'autres événements Moisson rouge, tenez-vous au courant sur notre blog ou notre site.

mardi 11 novembre 2008

Comité de lecture

Chez Moisson rouge, le comité de lecture s'appelle Hector Paoli (hpaoli@gmail.com) et Judith Vernant (jvernant@moisson-rouge.fr). Il est donc peu nombreux et très occupé, notamment par la production d'un livre par mois et le bordel administratif afférent. Nous vous proposons donc de lui envoyer des textes, au comité, mais ciblés, qui correspondent à la ligne éditoriale de la maison (du noir hétérodoxe, du noir en tout cas), et de prendre contact avec lui par mèle (v. plus haut) ou par téléphone (01 44 08 68 02). Et puis soyez indulgents si vous voyez que la réponse tarde à venir, encore une fois nous ne sommes que deux. Pour le moment.

jeudi 30 octobre 2008

Expérience du jour

Q.: Qu'est-ce qui se passe en France quand on appelle le 911?
R.: Rien.