lundi 30 novembre 2009

Compte rendu de la soirée Actu SF / Moisson rouge par Kira Sapguir...

Article paru dans РУССКАЯ МЫСЛБ (La pensée russe), semaine du 20 au 26 novembre 2009.
Traduit du russe par TM

Le 10 novembre au soir, sous l’enseigne farfelue du « Hoola-Oups » s’assemblait une compagnie de…Martiens ! Extérieurement rien ne les distinguait des gens ordinaires, sinon l’usage bienheureux du « parigot » , l’argot parisien. Du reste, rien d’étonnant à cela, aux alentours du métro Charonne. Mais l’atmosphère était chargée d’une sensation inhabituelle, —comment aurait-il pu en être autrement le soir où se rassemblaient ici, sous une collection de photos de criminels du siècle dernier, des auteurs de polar et de SF ?
L’initiateur de cette soirée et, je ne craindrai pas de le dire, celui qui les avait mis en orbite n’était autre qu’Hector Paoli, le jeune éditeur indépendant des éditions Moisson Rouge. Cette maison d’édition au nom rappelant celui de kolkhozes soviétiques est spécialisée dans le roman policier.

Aujourd’hui, on comptait trois auteurs à la table qui leur était réservée. La première, Catherine Dufour, venait d’écrie une anti-utopie sociale « Simplement Colossal » ( éditions Actus-SF)— sur ce qui se serait passé si Elvis avait été communiste. Dans ce livre, Elvis écope de la balle qui aurait dû percer Martin Luther King. Cette collision est loin de tomber sous le sens mais en notre époque post-moderne, tout est permis.

Deuxième écrivain de SF : Kriss Vilà auteur de « Sang Futur , roman punk (DTV, 1977, Moisson Rouge, 2008). Selon les critiques ce livre est plein d’un « nihilisme sans issue » et d’un sarcasme incendiaire, il compte aujourd’hui parmi les classiques du genre.

Thierry Marignac, le troisième larron, présentait son tout récent recueil de nouvelles « Le pays où la mort est moins chère » (Moisson Rouge, 2009).
Marignac est traducteur (notamment du russe) et l’auteur de neuf livres. Parmi lesquels : « Cargaison » (éditions du Rocher, 1992) « Fuyards » (Rivages/Noir, 2003), « Renegade Boxing Club » (Série Noire, 2009).

... suivi de quelques questions à TM, toujours par Kira Sapguir

Son nouveau livre propose onze nouvelles policières. Elles se présentent comme un « laboratoire de styles », un éventail des archétypes du genre. Il ne semble pas qu’il y en ait une telle quantité, du reste. « poursuites », « Règlements de compte », « Kamikazes ». Le lieu du crime c‘est la rue, les arrières-cours et le recoins sombres du Canada à Belgrade, de Paris à New York jusqu’aux bas-fonds russes , que Marignac n’a pas appris dans les manuels. Parlant couramment le russe, cet auteur a plongé dans les profondeurs en Russie et en Ukraine, « sans cosmétiques et sans camouflage ».

Question : Thierry est-il exact que vous balancez aux lecteurs un hameçon sous forme de « genre digeste », pour les forcer à lire vos livres ?
TM : C’était certainement l’idée de départ, quoique mon succès en la matière soit resté très modeste. Mais vous avez deviné. Le polar n’est une lecture facile qu’à première vue. Ces livres parlent d’aujourd‘hui. Ils reflètent notre temps comme un miroir — où valsent les idées, les valeurs morales, les rapports avec l’activité. Je suis persuadé qu’un bon polar en dit plus sur l’état psychique de la société que dix traités de sociologie. Parce que le crime lui-même est un reflet de la situation générale.

Question : Quel est le secret du succès de la SF et du polar ?
TM : Ce sont des contes de fées pour adultes.

Question : Que pensez-vous du calendrier Maya qui prévoit la fin du monde ?
TM : Je ne connais pas de Maya. Je n’ai jamais dormi chez elle, et n’ai donc pu voir son calendrier (Kira, tu es insortable !…).

La fin du monde a commencé en 1939 et s’accélère avec constance depuis lors.
©Kira Sapguir, 2009

mercredi 4 novembre 2009

Rencontre Actu SF / Moisson rouge

Les éditions Actu SF et Moisson rouge vous invitent à une soirée apéro / débat / signature au Houla Oups, mardi 10 novembre, à partir de 19h.
Polar, fantastique, SF. Frontières et rencontre des genres, en présence de Thierry Marignac, Kriss Vilà et Cathrine Dufour, qui signeront les livres que vous ne manquerez pas de leur acheter.

Houla Oups, 4 RUE BASFROI PARIS, 11e M° LEDRU-ROLLIN/VOLTAIRE/CHARONNE



Ils aiment déjà...

"Le poète, romancier et critique littéraire Jérôme Leroy décrit Thierry Marignac comme faisant « partie d’une très vieille tribu littéraire, celle des écrivains dont Octave Mirbeau disait qu’ils se réveillent en colère et se couchent furieux ».

Ne passez pas à côté de ce recueil de nouvelles qui permet de redécouvrir le fulgurant 9,79", un des textes les plus fins et drôles sur les effets de la drogue dans la tête même de Ben Johnson, éphémère champion olympique du 100 m à Séoul en 1988 avant que les tests ne révèlent qu'il était plus chargé qu'un camion au départ de Rungis."

Gilles Lanier, Blog 2è Round

lundi 2 novembre 2009

Le pays où la mort est moins chère


Voici un premier extrait du recueil de nouvelles de Thierry Marignac, paru le 29 octobre :

" Moi, B.J, je pars comme une balle. Je suis vite. J’enfile les records comme Casanova les vertus. Un mètre quatre-vingt, rugueux.

- Il te manque vingt-cinq kilos pour être Mike Tyson.

Et Charlie étire son pire sourire faux-derche. Mais il a raison, je ressemble à un paquet de dynamite, je suis une bombe, j’arrache le revêtement de la piste comme une Chevrolet au démarrage. Il ne faut jamais laisser le dernier mot à Charlie. "

Extrait de 9'79'' TM