27-09-2010
Sophie Di Ricci
Moi comme les chiens
Un jour son père annonce à Willy que "maman et moi on voudrait s’acheter un mobile home". Willy décide qu’il est temps de partir. Il devient Alan, Rimbaud des H&M, Converse, jean slim, coke et t-shirt rock. Il veut partir à Montréal devenir disquaire, monter un groupe de rock aussi. En attendant, il zone de mecs en mecs, claque le peu d’argent qu’il gagne en disques, traîne sur le boulevard avec Mickey et Bouboule, deux paumés qui tapinent pour se payer leurs doses, accepte quelques passes en attendant le gros lot. Et il y a ce type étrange, planqué tous les soirs dans sa Peugeot qui les observe. Alan surtout. Il paraît qu’il est riche, armé, dangereux, peut-être un ancien bandit, un tueur à gages sûrement. "Hibou". Qui intervient le soir où Alan se fait agresser par un micheton. Une rencontre, pleine de silence et de violence qui ne dit pas s’ils feront ensemble autre chose que baiser et mourir. Moi comme les chiens "c’est une histoire de mecs, entre mecs" écrit par une fille, un récit assez juste sur la dérive, le désœuvrement des paumés, la peur des camés, la marchandisation du désir, rythmé par des chapitres accordés, courts au point de rendre toute projection impossible et de ne laisser d’autre choix que l’instant, en zigzag.
Clémentine Thiebault
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