Le commandant Ojeda consulta sa montre. Il sortit de la cuisine avec précipitation, une tasse de café à la main. Il s’arrêta devant le téléviseur et l’alluma avec la télécommande.
Le commandant regardait un journal consacré aux faits-divers sanglants.
De fait, il apparut à l’écran. Il semblait plus maigre, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Il prêta attention aux présentateurs du programme.
« L’homme à l’écran est le commandant Ojeda et il ne sait rien de rien. Regardez comme il fait souffrir cette femme », croassa le présentateur.
Une fragilité contagieuse naquît à l’écran, des sanglots de femme.
En voyant Nadia, le commandant Ojeda sentit qu’elle serait la muse parfaite pour le roman qu’il souhaitait écrire ; puis, dans un élan créatif, il éteignit le poste. Dans l’obscurité de la pièce, les yeux ouverts, il décida que l’affaire Polkon serait le sujet de son livre. Quelques secondes plus tard, il saisit son quarante-cinq millimètres sur la table basse.
Une détonation retentit, une balle transperça la chaussure du commandant.