vendredi 24 septembre 2010

Candide dans les bas-fonds, lelitteraire.com

Par François Xavier, le 24 septembre 2010
« Faîtes le détour, fuyez les têtes de gondoles et le dernier Nothomb pour vous ouvrir à de nouvelles sensations, à une langue forte qui ose marier vaticiner et enculer sous une même couverture, dans une suite de courts chapitres titrés qui vous happent finalement, dans une syntaxe profondément humaine. Car l’homme est né de la boue, non d’un chou… »
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lundi 20 septembre 2010

Les cailleras ne sont pas de mauvais anges- série littéraire urbaine

http://lesangesshabillentencaillera.fr/
Pour patienter jusqu'à la sortie des "Anges s'habillent en caillera" en janvier 2011, retrouvez chaque semaine les aventures de Sofiane, le cousin du Marseillais, dans la série littéraire urbaine "Les cailleras ne sont pas de mauvais anges", tous les lundis jusqu'à la parution du roman.

lundi 6 septembre 2010

Entretien de Sophie Di Ricci avec Les petits papiers de Mademoiselle

Lundi 6 septembre 2010 1 06 /09 /2010 07:00
Cette semaine, à l'occasion de la rentrée littéraire, Les petits papiers de Mademoiselle, accueillent chaque jour un auteur publiant son premier roman. La série "Première rentrée littéraire" débute aujourd'hui avec Sophie Di Ricci. Née en 1983, Sophie a grandi à Villeurbanne et réside à Lyon. Elle n’a pas fait d’études supérieures. Après avoir passé deux ans à Montréal et s'être mariée à Las Vegas elle vit aujourd’hui de petits boulots. Moi comme les chiens, édité chez Moisson Rouge, sortira le 23 septembre.
 
 

Qu’est-ce qui vous a donné l'envie d’écrire ?
J'ai toujours voulu raconter des histoires. Avant de savoir lire et écrire, je dessinais. Pendant mon enfance, je me suis intéressée à tous les moyens narratifs : l'écriture, la bande dessinée, le cinéma, le jeu vidéo... Il s'est avéré très vite que l'écriture était le médium le plus efficace, le plus rapide et le moins coûteux. C'est aussi un des rares « arts » où aucun diplôme n'est nécessaire. On peut tout à fait apprendre en autodidacte. Et puis, écrire ne coûte pas cher. Il suffit d'un ordinateur, voire d'un papier et d'un crayon. L'auteur est seul. Il ne rencontre pas de contraintes budgétaires ou hiérarchiques. Libre à lui de retranscrire, par l'écriture, un univers qui exigerait des budgets pharaoniques au cinéma. Il tient là un avantage – une certaine liberté – mais aussi un inconvénient. Ecrire est une expédition en solitaire. L'absence de compagnons, collègues, soutiens, dans le processus de création, est parfois très pesante...
 
Pourquoi avoir choisi le genre du roman noir ?
Avant qu'un éditeur ne me le dise, je ne savais absolument pas quel genre j'écrivais. Je connaissais assez mal cette littérature. Aujourd'hui encore, je suis loin d'être une spécialiste du noir. Je n'en lis pas énormément, j'évite les intrigues à enquête, je crains les scènes de violence et de meurtre. Elles m'impressionnent plus qu'au cinéma. Quand j'ai passé la journée à rédiger une exécution sommaire, je n'ai pas très envie de retrouver ça le soir, quand je lis au plumard. En vérité, plus qu'un choix, le roman noir s'est imposé à moi. Je voulais écrire des histoires avec de la violence, des armes, des règlements de comptes. J'aime les films de yakuzas, j'aime beaucoup aussi les Scorsese noirs, et les westerns. Jusqu'à présent, je n'avais jamais lu de livres où l'on retrouvait tout ce qui me fascinait dans ces films. Je voulais raconter ce genre d'histoire à travers des personnages de mon âge, de ma génération. Pour être sincère, je ne suis pas très innovante, je me contente de transposer.
 
Dans Moi comme les chiens, les protagonistes sont des hommes, est-ce un choix délibéré ?
Délibéré, oui, dans le sens où je ne prends pas de plaisir, pour l'instant, à développer des personnages féminins. Moi comme les chiens comporte quand même deux ou trois nanas, mais, il est vrai, cantonnées à des « rôles » secondaires. J'ai toujours voulu être un homme, j'apprécie leur compagnie. Les personnages masculins me permettent de pouvoir me travestir comme je l'entends. Si je ne peux pas me transformer quand j'écris, je m'ennuie.
 
Dans quelle mesure vous êtes-vous inspirée de votre vie ?
Les thèmes que j'aborde sont relativement universels, à mon avis. Le thème du roman que l'on retient est la prostitution (masculine). Voire la drogue. Je pense cependant que tout un chacun peut s'y reconnaître. Qui n'a pas expérimenté ce qu'est l'exploitation de l'homme par l'homme, ou la domination du plus fort, du plus riche ? La prostitution et la drogue s'en distinguent simplement par leur mécanisme patent : l'exploitation de l'être humain y est mise à nu. Il n'y a pas d'atours, ni de déguisement. En quelque sorte, c'est le brutal retour du refoulé. De même pour la question de l'adolescence, du passage à l'âge adulte, que transporte le personnage d'Alan, un tout jeune homme de vingt ans. Ce pourrait être mon histoire comme celle de n'importe qui. La volonté d'intégration du sujet dans la Cité est un parcours ordinaire. Même si le parcours de mon personnage est difficile.
 
« Moi comme les chiens, j’éprouve le besoin de l’infini » est une citation du Comte de Lautréamont, quels sont les auteurs qui vous ont influencée ?
Lautréamont n'en fait pas forcément partie ! Je crois qu'un auteur est influencé par toutes ses lectures, depuis l'entrefilet du journal gratuit qu'on lit dans le métro, jusqu'au grand choc littéraire qu'on se prend en pleine gueule. Après, il est très difficile de savoir où, quand, comment, ces choses ont trouvé leur répercussion dans ce qu'on écrit. Dans un récent entretien (pour le site Babelio), on m'a demandé quels étaient les livres qui m'avaient donné envie d'écrire. J'ai cité les histoires que ma mère me lisait, dans ma petite enfance. J'avais oublié les albums d'Ernest et Célestine, qui me sont tout à coup revenus. J'en ai alors relu, et, pour ma part en tout cas, je retrouve beaucoup de thèmes présents dans Moi comme les chiens. Ces bouquins m'ont positivement traumatisée. Alors, oui, Moi comme les chiens fait un album d'Ernest et Célestine un peu trash...
Pour les influences dont je suis consciente, ce sont surtout des films. Quand je me lance dans un projet, je préfère penser « tel film était génial, je vais écrire un truc dans la lignée, car je n'ai jamais vu ça dans un bouquin ». Je me sens plus libre. J'ai moins le sentiment de plagier.
 
Dans quelles conditions écrivez-vous ?
J'écris le jour, puisque, étant salariée, je dois me lever tôt le matin ! Et le soir, je suis bien trop fatiguée. L'idéal est d'écrire le matin, à partir de huit heures. Mon esprit est frais, vierge, dispos. La durée de mes séances de travail est très variable. Cela peut prendre deux heures comme cinq ou six heures. Je n'écoute jamais de musique quand j'écris. Le bruit de la rue, des voitures, ne me dérange pas. Mon appartement est petit, et mon « bureau » se trouve dans le salon. J'y suis très bien. Je fume beaucoup. Les seules choses dont j'ai besoin pour écrire, c'est du calme, une bonne nuit de sommeil, mon ordinateur et mes cigarettes. Je suis incapable d'écrire sur du papier. Tous ceux qui frappent au kilomètre comprendront aisément !
 
Avez-vous un autre roman en préparation ? Et si oui, pouvez-vous nous en dire plus ?
Je travaille actuellement sur un nouveau texte. Quant à dire si cela aboutira à un roman, je n'en sais rien. Les faux départs, ça existe, malheureusement. Par superstition, je ne parle à personne de mes travaux en cours, pas même à mon mari...

Merci Sophie.

jeudi 2 septembre 2010

Rentrée littéraire, Sophie Di Ricci dans l'ARALD

vendredi 27 août 2010

Entretien de Sophie Di Ricci avec Babelio.

Moi comme les chiens a été inspiré par le Shinjuku Triad Society de Miike Takashi, en quoi la construction cinématographique a-t-elle joué sur votre écriture ?

Dans la brièveté des chapitres et l'importance des dialogues. Le récit est très souvent consacré à l'action, peu à l'introspection. Enfin je crois...

Le titre de votre roman est repris de Comte de Lautreamont "Moi comme les chiens, j'éprouve le besoin de l'infini...", simple hommage ou influence littéraire?

Influence, je ne sais pas... Je pense que les auteurs sont toujours influencés parce qu'ils lisent, que ce soit conscient ou pas. Je ne peux pas prétendre être consciemment influencée par un poète dont l'œuvre se déroule dans un monde imaginaire fait de monstres, de mutations, de magie... J'ai écrit un roman « réaliste ».
La filiation à Lautréamont se situerait plutôt dans la description de l'appel au monde qu'est l'adolescence – et de l'acceptation ou du refus de cet appel. Loin de moi l'idée de signifier que je l'ai fait de la même façon que lui...
A mes yeux, la citation « Moi comme les chiens... » résume parfaitement ce qu'éprouve un personne aspirée par une tentation qui la dépasse.


Lire la suite par ici.

mardi 10 août 2010

vendredi 6 août 2010

Interview de Sophie Di Ricci par Bernard Strainchamps















Comment vous est venue l’idée d’écrire Moi comme les chiens ?


Je n’étais qu’une gosse, j’avais vingt-deux ans (j’en ai aujourd’hui vingt-six). Mon frère m’a prêté le film de Takashi Miike "Shinjuku Triad Society", un polar avec des yakuzas. Autant dire que ça m’a fait un choc cosmique. Une histoire simple, des scènes brèves qui claquaient comme les balles d’une mitraillette et une véritable urgence dans le propos, dans la mise en scène, dans la transmission de l’ambiance. Je me suis dit que je devais écrire quelque chose dans ce genre-là. J’avais déjà développé quelques situations de "Moi comme les chiens", mais elles restaient à l’état d’ébauches. Après avoir vu le film, j’ai construit mon fil conducteur très rapidement. Il n’y a rien de très compliqué dans la structure du roman. Rencontre – traque – vengeance.

Pourquoi un couple homosexuel ?

J’ai toujours voulu être un homme et j’aime les hommes. Pour l’instant – peut-être que ça changera un jour – je ne ressens aucun plaisir à développer des personnages féminins. J’ai envie de me transformer, quand j’écris. Sinon, je m’ennuie. Et puis, comme j’aime bien les histoires de sexe, s’il n’y a que des mecs, ça donne forcément des histoires entre mecs. J’adore passer six mois dans l’écriture d’un roman masculin. C’est le pied.


La prostitution masculine, c’est un milieu que vous connaissez ?

Je pars du principe que toute relation vénale, de domination, d’exploitation, se déroule de la même façon. Je connais, dans le sens où j’expérimente, comme la plupart des gens, ces mécanismes-là dans ma vie quotidienne. Avec la drogue ou la prostitution, les choses sont beaucoup moins déguisées que dans d’autres situations.


L’intrigue se déroule durant la coupe du monde de football de 2006. Pourquoi ce choix ?

J’ai écrit le premier jet du roman pendant la Coupe du monde en 2006. Je l’ai intégrée sans même y réfléchir. C’était une bonne initiative, elle m’a fourni une superbe unité de temps. En plus, j’aime beaucoup le football.


Etes-vous lectrice de roman noir ?

En vérité, je lis un peu de tout. En polar et roman noir, j’évite les ouvrages trop violents. Je suis du genre à tourner longtemps avec une petit fonds de roulement d’auteurs : Chester Himes, Richard Price, Edward Bunker, Harry Crews.


Pourquoi les éditions Moisson rouge ?

J’avais trouvé leur ligne éditoriale intéressante, je m’y reconnaissais, bref, j’avais l’impression qu’eux et moi, on pouvait tout à fait s’entendre. J’ai pu bénéficier d’une liberté complète dans la rédaction de mon manuscrit final. Et je pense que c’est ce que souhaite un auteur, non ?

Entretien réalisé par Bernard Strainchamps pour Bibliosurf.com, librairie en ligne.
http://bibliosurf.com/Interview-de-Sophie-Di-Ricci

lundi 5 juillet 2010

Mississipi Blues, lu par E. Borgers

Mississipi Blues est un livre à classer à la marge du roman noir, par son mélange de réalisme et de fantastique, ainsi que par son sujet qui l’éloigne du roman noir policier.

On assiste aux déboires et au chagrin immense causé à Eli Cooper, artiste peintre réputé à New York, par la mort accidentelle de sa jeune femme Noire, danseuse dans un théâtre de Broadway. Propulsé brutalement dans un bled perdu du Mississipi, Eli tente de rassembler ce qui lui reste de bon sens pour faire face à son sort : en fait il se retrouve à West Point en pleine année 1938, en juillet pour être précis. L’année de la mort de Robert Johnson, ce bluesman mythique, réputé avoir vendu son âme au diable.

Il se mettra à tenir un journal relatant ce qu’il vit et ce qu’il ressent dans l’immédiat de cette situation délirante qui l’a mis dans la situation des petits blancs du Sud, parmi une communauté noire majoritaire, exploitée et traitée en untermensch par l’Amérique blanche.

Mais c’est une communauté bien vivante malgré l’espace horriblement retreint que lui laisse le Rêve Américain. Et qui chante. Et qui danse. Et qui a inventé le blues… face à ces strange fruits qui décorent les arbres du Sud, face à la misère et au désespoir. Une musique qui traduit toutes les angoisses, toutes les révoltes, tout le quotidien de ces populations qui ont la peau trop sombre. Un quotidien raconté sous tous ses aspects qui n’est pas décrit avec les précautions oratoires imposées par ce début de 20e s. aux arts de masse, mais bien dans une langue traînante, souvent crue, argotique, imagée et vécue.

Eli tente de survivre dans ce 1938 qu’il connaît surtout par sa musique, ce qui explique qu’il se lancera sur les traces du jeune bluesman Howlin Wolf, ce chanteur noir innovant, puissant, force de la nature, qui sera une des racines du blues de Chicago. Eli ferait tout pour pouvoir écouter le bluesman sur les scènes locales, au cœur de cette période où, toujours dans son terroir, le Wolf chantait déjà beaucoup, mais n’était pas encore enregistré. Et lorsqu’il rencontrera Ella, jeune Noire au service de sa logeuse, Ella cette veuve réservée mais instruite et réfléchie, il se sentira immédiatement attiré par celle-ci, lui marquant très vite un intérêt certain. En 1938, au Mississipi, on pendait pour bien moins que ça…

Récit poétique et brillant, lancé à la poursuite de ses personnages dans les couloirs du temps, Mississipi Blues jongle avec les décalages, les points de vue multiples et les récits à plusieurs voix, tout en parvenant à donner de la consistance à ses personnages et à recréer les ambiances propres aux époques et aux lieux évoqués. Le lecteur sera plongé dans un 1938 qui illustre bien le Sud américain, son racisme, sa pauvreté, sa religiosité proche de la bondieuserie et sa musique, tout en évitant les clichés et l’angélisme. En parallèle avec un 2001, égocentrique, énervé et souvent futile. Si l’ode à l’amour fracassé est évidente, il faudra suivre avec plus d’attention la double ellipse que décrit le récit au travers du temps et de l’espace, ellipses dont les cours se croisent et finissent par se rejoindre, leur débuts et leurs fins se superposant dans des figures topologiques attisées par le côté fantastique de l’histoire que nous conte Natan Singer. Il est certain que les quelques références à Kurt Vonnegut trouvées dans le texte ne sont pas là par hasard, indices du type d’univers visé par Singer.

De plus, les évocations directes ou allusions secondaires se référant aux chanteurs Noirs de blues sont parfaitement cohérentes et justes, avec de multiples inclusions dans le roman de faits réels et de données avérées de leur biographie. Comme ce disque préféré de Eli, Dirty Mother For You, chanté par Memphis Minnie, blues typique par son texte censuré et ses double sens : il s’agit en fait de comprendre « Dirty Mother Fucker », dans ce titre et texte déformés phonétiquement pour pouvoir être diffusés- le blues réel et ses textes crus et réalistes était de toute façon absent des antennes des radios nationales jusque dans les années 1960, seules quelques stations pour Noirs en diffusait ; mais le titre original aurait même pu faire interdire le disque… Il y a aussi West Point, Mississipi, lieu de naissance de Chester Arthur Burnett dit Howlin Wolf en 1910… et d’autres éléments réels, à propos des musiciens Noirs, infiltrés par Nathan Singer (l’auteur, étant lui-même musicien, connaît bien les racines de sa musique).

Par-dessus tout, Mississipi Blues nous emporte par la force du style de l’auteur qui charrie poésie et réalisme vériste, tout en faisant reposer son intrigue sur un fantastique maîtrisé. On reste captivé grâce à une construction non-linéaire qui fonctionne, malgré une certaine confusion qui semble s’installer dans les derniers chapitres du roman.

Après l’extraordinaire Prière pour Dawn, Nathan Singer nous offre sa vision du souvenir hanté par l’amour fou, revu à la National guitare et à l’harmonica diatonique.

Courez l’écouter.

http://polarnoir.net16.net
EB (avril 2010), (c) Copyright 2010 E.Borgers

mardi 15 juin 2010

Moisson rouge lance la Narco coupe du monde



Jour de finale de Copa Libertadores qui couronne le club champion d’Amérique du Sud. Quelques heures avant le match, l’un des entraineurs est retrouvé assassiné. De quoi rendre l’ambiance explosive et déchainer la folie des ultras et des narcos. Présidents véreux, tueurs à gage à la solde des puissants cartels de la drogue, matchs et paris truqués, joueurs achetés, corruption à tous les étages : Narco Football Club narre une saison de foot particulière sur fond de blanchiment d’argent et de trafic de drogue. À l’heure du foot business, ce roman plonge dans les coulisses et les bas-fonds du sport roi.
Marc Fernandez est journaliste au courrier international. Jean-Christophe Rampal est rédacteur en chef du magazine Ulysse. 
Narco Football Club est leur premier roman.