J’ai vu Sarah faire un geste, jaillir en direction de la porte, et sa lame à rasoir est passée à moins d’un centimètre de la gorge du bassiste.
Je me suis faufilé au bout du lit, main droite se faufilant, jouant les filles de l’ombre sous l’oreiller où gisait le .45.
Je me suis imaginé Tot’ tournoyant, tombant, la gorge ouverte, inondant les murs d’hémoglobine, sombrant dans La Plus Grande de Toutes les Vapes, avec autour de lui la piaule qui bascule et Sarah, lame entre les doigts, qui s’acharne…
Flash, mon visage a blanchi et de l’électricité a jailli dans mes veines. Le flingue braqué sur la nuque de Sarah, vieille ordure de castrat, le doigt crispé sur la détente, j’ai senti le désir de meurtre monter en moi, m’envahir tout entier.
Tottenkopf, tout pâle, mais indemne,s’est redressé, m’a aperçu…
—Te reste des clops, mec ?
Ça lui avait fait tout drôle, ce truc…
—Écoute un peu, Sarah a haleté, recommence jamais à entrer comme ça, d’accord ?
Sang Futur, roman punk, Kriss Vilà, Dernier Terrain Vague 1977.
À paraître aux éditions Moisson rouge au printemps 2008, avec la maquette intérieure d'origine, aussi culte que le texte...
[D'autres extraits bientôt... L'unique exemplaire du livre que nous possédons (rarissime, recherché, retrouvé) est en ce moment en lecture.]
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