mercredi 8 octobre 2008

Chroniques domestiques: palettes blues

... c'est que, entre le BAT du livre d'octobre, l'excellent Un ange sans elle de Serguei Dounovetz, polar magique où le commanditaire d'un tueur à gages amoureux d'un nombril est l'ange Gabriel, et la dernière touche au nerveux Narco Football Club, de Marc Fernandez et Jean-Christophe Rampal (à paraître en novembre, on en reparle), on avait un peu de temps pour les chroniques domestiques. Peu de temps tout court, d'ailleurs, bouffés que l'on est par les manuscrits, les coups de fil (70% de pub, non on ne veut pas d'un nouvel opérateur téléphonique qui fait aussi le café, non on n'a pas de responsable marketing-développement durable, oui on se passera du service répondeur-rigolo, non on ne publie pas de poésie épique, enfin voyez)... et tandis que j'écris on sonne à la porte du 2 rue Malus pour nous livrer deux palettes énormes en provenance de la Sodis... et... ça y est... palettes déchargées, avec l'aide du monsieur (excusez mon halètement, l'édition c'est du sport). Les locaux sont donc maintenant envahis de cartons par quintaux; à peine anxiogène: ça nous rappelle notre installation qui fut, certains s'en souviennent, légèrement rock'n'roll. Tendinite mon amour.
N'oublions pas, dans tout ça, que nos livres, même s'ils ne sont pas en tête de gondole chez Leclerc, existent, et qu'on peut les acheter. Que Moisson rouge, c'est toujours du world polar subversif: le mois dernier l'explosif Prière pour Dawn, de Nathan Singer, ce mois-ci le très poétique et très noir Suburbio, de Fernando Bonassi. L'Amérique post-11 septembre qui détruit ses enfants; le Brésil ouvrier et misérable dont on ne parle jamais. Ici, on parle de tout ça. Et on en est fier.

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